Gustav Metzger, Historic Photographs: To Crawl Into – Anschluss, Vienna, March 1938, photographie noir et blanc sur vinyle et couverture en coton, 1996-2011
Vue de l’installation, Gustav Metzger, Act or perish!, Centre d’Art Contemporain Znaki Czasu, Toruń, Pologne
© Wojciech Olech
Avec l’aimable autorisation du Centre d’Art Contemporain Znaki Czasu à Toruń

Archives Hans Ulrich Obrist – Chapitre 4 : Gustav Metzger – Chacun de nous, tous ensemble

La Tour
Underground, Niveau - 3
Galerie du Cerisier, Niveau-2
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Pour ce quatrième chapitre, les Archives Hans Ulrich Obrist à LUMA Arles présentent une exploration de l’œuvre de Gustav Metzger (né le 10 avril 1926 à Nuremberg, décédé le 1ᵉʳ mars 2017 à Londres), figure essentielle pour l’écologie et l’activisme dans les arts.

S’appuyant sur une amitié de deux décennies entre Metzger et Obrist, l’exposition, déployée sur deux niveaux, offre à la fois une immersion au coeur d’archives inédites, mais aussi un panorama des œuvres les plus emblématiques de l’artiste, dont la pertinence est plus que jamais urgente.

Lors de leur première visite d’atelier en 1991 à Glasgow, Douglas Gordon a encouragé Hans Ulrich Obrist à explorer les œuvres de Gustav Metzger et John Latham, deux pionniers et inspirations incontournables pour une génération d’artistes alors émergente au Royaume-Uni. Après avoir consulté le catalogue de « Art Into Society – Society Into Art » [L’art dans la société, la société dans l’art, 1974] qui présentait sa contribution, un appel aux Years without Art [Années sans art, 1977- 1980], Obrist a tenté par tous les moyens de joindre Metzger.

Il devra attendre que celui-ci, un jour, demande à le voir avec Julia Peyton Jones à la Serpentine Gallery, à l’occasion de la première itération de l’exposition Take me (I’m Yours) en 1995. Suite à l’introduction des Historic Photographs de Metzger dans l’exposition Damaged Nature: Two New Works and Documents en 1995 à l’espace indépendant workfortheeyetodo à Londres, Suzanne Pagé, Laurence Bossé et Hans Ulrich Obrist incluent ces œuvres dans l’exposition life/live : la scène artistique au Royaume-Uni en 1996, de nouvelles aventures (1996) à l’ARC - Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.

Leur première conversation enregistrée a eu lieu en 1997 au légendaire Café Cosmo à Londres, un sanctuaire pour les exilés politiques pendant les conflits du XXe siècle. Leur dialogue a continuellement révélé l’engagement et les convictions militantes de Metzger. En 1999, Barbara Vanderlinden et Obrist l’impliquent au projet Laboratorium, inspiré par Bruno Latour, mêlant scientifiques et artistes au Provinciaal Fotografie Museum à Anvers. Metzger y réactive l’œuvre Drop on Hotplate (1968/2024), une plaque chauffante rudimentaire élevée à hauteur de poitrine sur un socle métallique, sur laquelle une goutte d’eau est lentement libérée, provoquant une réaction spontanée et aléatoire en réponse à la chaleur.

Leur relation s’intensifie à l’arrivée de Hans Ulrich Obrist à Londres. Metzger a été un participant clé au premier marathon de la Serpentine, l’Interview Marathon (2006) conçu avec Rem Koolhaas. Cultivant le mystère, Metzger utilisait exclusivement des cabines téléphoniques londoniennes comme moyen de communication. Ainsi, la Serpentine est devenue en quelque sorte sa boîte postale pendant sa rétrospective Decades: 1959-2009 en (2009). Il y a par la suite co-organisé l’Extinction Marathon: Visions for the Future en 2014.

La phrase « All of us together » [Chacun de nous, tous ensemble], composée en 2014 pour le Handwriting Project [Projet d’écriture manuscrite] de Hans Ulrich Obrist, fait partie d’une collection de notes que Metzger intitule Extinction Handwritings [Écritures d’extinction]. L’exposition compile les questions que Metzger a soulevées au cours de sa vie et de sa carrière, manifestées par la présentation de documents d’archives, d’une dizaine d’heures d’entretiens, de notes manuscrites et imprimées. La présentation des archives complète une exposition qui rassemble des oeuvres telles que le Liquid Crystal Environment [Environnement de Cristal Liquide, 1965-2024] ou encore MASS MEDIA: Today and Yesterday [Médias de masse: Aujourd’hui et hier, 1972/2024]. Des affiches créées en l’hommage de Metzger soulignent la portée de son travail et son importance dans la confrontation aux crises d’aujourd’hui et de demain. Cette exposition, à titre posthume, est une façon de transmettre l’inspiration de Metzger pour la lutte de Luc Hoffmann pour sauvegarder le climat et la biorégion de la Camargue. Il a toujours rêvé de rencontrer le cofondateur et premier président du World Wildlife Fund (WWF) et fondateur du centre de recherche de la Tour du Valat en Camargue. Comme Luc Hoffmann (1923-2016), Gustav Metzger restera, lui aussi, par ses œuvres, par sa pensée, un pilier de la cause écologique des XXe et XXIe siècles.

 

Commissaires d'exposition : Hans Ulrich Obrist, Conseiller général et Arthur Fouray, Archiviste et curateur.

 

Je réserve

Portrait de Gustav Metzger

Gustav Metzger

 

Gustav Metzger est né à Nuremberg, Allemagne, le 10 avril 1926, de parents juifs polonais, et est arrivé en Grande-Bretagne via le Kindertransport en 1939. Une grande partie de sa famille proche a péri dans l’Holocauste. De 1945 à 1953, il a étudié l’art à Cambridge, Londres, Anvers et Oxford — période pendant laquelle il s’est associé à l’artiste David Bomberg. Dès 1958, Metzger s’est fortement impliqué dans les mouvements anti-capitalistes et anti-consommateurs ainsi que dans la Campaign for Nuclear Disarmament [Campagne pour le désarmement nucléaire]. En 1960, il a été l’un des membres fondateurs du Committee  of 100 [Comité des 100], ce qui l’a conduit à une courte incarcération en 1961 avec Bertrand Russell et d’autres membres du Comité pour avoir encouragé la désobéissance civile non-violente de masse. L’activisme politique de Metzger a fourni la base de son premier manifeste d’artiste en 1959, intitulé Auto-destructive Art [Art auto-destructeur], qu’il a décrit « comme une arme politique subversive de dernière minute… une attaque contre le système capitaliste… (une attaque également contre les marchands d’art et les collectionneurs qui manipulent l’art moderne pour le profit). »

L’art auto-destructeur — une forme d’art publique — cherchait à fournir un miroir d’un système social et politique que Metzger estimait progresser vers l’oblitération totale. Au cœur de sa pratique, qui s’est étendue sur plus de 70 ans, se trouve une série de forces constamment opposées, mais interdépendantes telles que la destruction et la création. Il a eu des expositions individuelles dans  le monde entier, y compris à Hauser & Wirth, Somerset, Royaume-Uni (2021) ; Circuit, Lausanne (2018) ; West, La Haye (2018) ; MAMAC, Nice (2017) ; MUSAC, León (2016); Tate Britain, Londres (2016); Museo Jumex, Mexico (2015) ; CoCA Torun, Pologne (2015) ; Neuer Berliner Kunstverein, Berlin (2015) ; Kunsthall Oslo et Kunstnernes Hus, Oslo (2015) ; Tel Aviv Museum of Art (2014) ; Kettle’s Yard, Cambridge (2014) ; New Museum, New York (2011) et aux Serpentine Galleries, Londres (2009).

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