The Impermanent Display I (L'Exposition éphémère)

Collection Maja Hoffmann / LUMA Foundation

La Tour
Galerie Principale
Du  au 

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L'exposition propose une sélection de pièces majeures provenant de la collection Maja Hoffmann / LUMA Foundation. Ces pièces témoignent de la grande diversité des sujets abordés par la collection, mais aussi de son évolution grâce à un engagement actif auprès d'artistes afin de mettre en œuvre des concepts novateurs. La sélection proposée se concentre sur des pratiques qui illustrent les liens étroits unissant la LUMA Foundation et Maja Hoffmann à des personnalités contemporaines essentielles. Que ce soit au travers d'une installation, de la photographie,de la sculpture ou de la peinture, les pièces présentées évoquent les transformations essentielles qui se produisent aujourd'hui en réaction aux changements et crises socio-politiques.

The Impermanent Display (L'Exposition éphémère) se veut un témoignage de la nature changeante du monde et de l'émergence de nouveaux récits. Bouleversement sociaux, disparition des mythes, tels sont les thèmes qui marquent l'exposition, également traversée de façon sous-jacente par la convivialité, le ludique, le partage d'expérience. Fondamentalement concernées par la saisie et la compréhension de la transition actuelle, un certain nombre d'œuvres présentées illustrent les tensions entre passé récent, présent et avenir. D'autres encore abordent des sujets intimes et articulent des idées ou notions puissantes en réfléchissant au lien qui unit phénomènes éphémères et événements.

Vue de The Impermanent Display (L’Exposition éphémère), Collection Maja Hoffmann/LUMA Foundation, située dans la Galerie Principale, La Tour, LUMA Arles, Parc des Ateliers, France.

Vue de The Impermanent Display (L’Exposition éphémère), Collection Maja Hoffmann/ LUMA Foundation, située dans la Galerie Principale, La Tour, LUMA Arles, Parc des Ateliers, France.

Marc Domage

Biographies des artistes

Etel Adnan

Etel Adnan (1925-2021) était une artiste, poète et essayiste libano-américaine, écrivant en français et en anglais. Née à Beyrouth, elle s'était installée à Paris après avoir longtemps résidé en Californie.
Elle a commencé la peinture dans les années soixante et son œuvre a connu une reconnaissance internationale depuis la dOCUMENTA(13), en 2012. En 2014, Etel Adnan est invitée à la biennale du Whitney Museum (New York) et le musée d’art moderne du Qatar, le Mathaf, lui consacre une rétrospective, organisée par Hans Ulrich Obrist. Depuis, de nombreux musées (Berne, Luxembourg, San Francisco, Aspen, Lille...) et centres d’art lui ont consacré des expositions. Les œuvres d’Adnan figurent aujourd’hui dans d’importantes collections, dont le Centre Pompidou - Musée national d’art moderne, Paris ; le Mathaf, à Doha, Qatar ; le MoMA, à New York ; M+, à Hong Kong ; le Royal Jordanian Museum, à Amman ; le Musée d’art moderne, à Tunis ; le Sursock Museum, à Beyrouth ; l’Institut du monde arabe, à Paris ; le British Museum, Londres et la Tate Gallery, à Londres ; le World Bank Collection et le National Museum for Women in the Arts, à Washington D.C ; ainsi que dans de nombreuses collections privées.

Diane Arbus

Diane Arbus est l’une des photographes les plus singulières et les plus influentes du XXème siècle. Elle a étudié la photographie avec Berenice Abbott, Alexey Brodovitch et Lisette Model, et a publié ses premiers clichés dans Esquire en 1960. En 1963 et 1966, elle a reçu la bourse John-Simon-Guggenheim et compté parmi les trois photographes dont le travail fut au cœur de « New Documents », exposition phare de John Szarkowski au Museum of Modern Art en 1967. Ses représentations de couples, d’enfants, de travestis, de nudistes, de piétons de New York, de familles de banlieue, d’artistes de cirque et de célébrités, entre autres, couvrent l’étendue de la sphère sociale américaine de l’après-guerre et brossent un portrait pluriel et singulièrement fascinant de l’humanité. Un an après sa mort, son travail fut exposé à la Biennale de Venise, une première pour un(e) photographe.

Durant les cinquante années suivantes, des rétrospectives muséales itinérantes de premier plan ont été organisées par le Museum of Modern Art de New York (1972), le musée d’Art moderne de San Francisco (2003), le Jeu de Paume, à Paris (2011), le Metropolitan Museum of Art de New York (2016), et le musée des Beaux-Arts de l’Ontario (2020).

Parmi les livres consacrés à son œuvre, citons : Diane Arbus. An Aperture Monograph (1972), Magazine Work (1984), Sans titre (1995), Revelations (2003), The Libraries (2004), A Chronology (2011), Silent Dialogues (2015), In the Beginning (2016), A box of ten photographs (2018) et Documents (2022).

Outre les musées mentionnés ci-dessus, d’importantes collections de ses œuvres se donnent à voir dans de nombreuses institutions à travers le monde. La Bibliothèque nationale de France fut l’une des premières à en acquérir, suivie par le Centre Pompidou.

Alighiero Boetti

Alighiero Boetti, artiste italien né à Turin, en 1940, est une figure du mouvement Arte Povera. Il ne reçoit pas d’éducation artistique au sens académique du terme, mais se passionne très tôt pour l’art et abandonne ses études de commerce pour s’y consacrer. Il cultive de nombreux centres d’intérêt : de la musique aux mathématiques, de la philosophie à l’ésotérisme. Au début de son œuvre, il réalise des sculptures avec des matériaux industriels. En 1971, lors d’un voyage en Afghanistan, l’artiste a été initié à l’artisanat traditionnel de la broderie — un tournant dans sa carrière : il commence son célèbre projet des Mappe, une série de tapisseries représentant le planisphère politique. Les territoires y sont brodés avec les couleurs et les symboles du drapeau du pays. Les Mappe illustrent les déplacements des frontières nationales. La préoccupation de l’artiste pour la relation entre « ordre » et « désordre » se manifeste dans ses structures en grille, sortes de « carrés magiques », qui présentent des dictons et des aphorismes issus de divers contextes culturels, philosophiques, mathématiques et linguistiques.

Un grand nombre de ses travaux, réalisés avec divers médiums suivent des « règles du jeu » précises et prennent souvent la forme d’exercices répétitifs de figures ou de symboles. Après avoir été montrée à Milan et Turin, l’œuvre de Boetti a fait l’objet d’une exposition personnelle à New York, à la galerie John Weber, en 1973. Il a continué à exposer dans toute l’Italie et aux États-Unis jusqu’à sa mort prématurée en 1994. Il a été honoré, à titre posthume, par plusieurs expositions de grande envergure.

Hans-Peter Feldmann

Hans-Peter Feldmann, né en 1941, vit et travaille à Düsseldorf. Il a fait irruption dans le monde de l’art à la fin des années 60 en composant et en exposant des éditions de carnets réalisés à partir d’images trouvées, comme des cartes postales, des coupures de journaux ou des affiches. Ces images, qui constituent une partie de son impressionnante « Archive d’images », sont classées selon un système de série éminemment personnel. Dans les cas où les séries sont incomplètes, Feldmann prend lui-même les photographies des éléments manquants. En utilisant les techniques de reproduction ou de la photographie, afin d’explorer les arcanes de la vie quotidienne, Feldmann réinvestit des formes artistiques déconsidérées telles que l’album photographique, et ne sous-estime pas le pouvoir des entreprises artistiques les plus « communes ». Hans-Peter Feldmann a gagné le prix Hugo Boss en 2010.

Urs Fischer

Urs Fischer exploite le potentiel des matériaux — argile, acier, peinture, aliments, terre et produits agricoles — afin de créer des œuvres qui désorientent le regardeur : à travers des distorsions d’échelle, un recours à illusion, au trompe l’œil, à la juxtaposition d’objets du commun, ses œuvres et installations parfois monumentales explorent les thèmes de la perception et de la représentation, avec poésie et irrévérence. Fischer a étudié la photographie à la Schule für Gestaltung de Zurich. Il a vécu à Londres et à Los Angeles, et partagé un studio avec Rudolf Stingel à Berlin et à New York. Les thèmes de l’absence et de la présence, ainsi que les processus de production artistique, sont omniprésents dans son travail. Dans Stuhl mit (1995-2001), des pieds bulbeux recouverts de tissu fusionnent avec une chaise en bois, et dans Studies for chairs for individual seating positions (1993), l’absence d’un corps humain est suggérée par de la moisissure en sciure et en caoutchouc posée sur l’assise. La nourriture entre aussi dans l’œuvre de Fischer. Pourrissante, émiettée, fondue, elle se trouve juxtaposée avec des matériaux permanents comme le métal, les briques et le mortier. Rotten Foundation (1998) comprend une structure en briques construite sur des fondations d’aliments décomposés ; Untitled (Bread House) (2004-2005), un chalet suisse construit en miches de pain, est abandonné à des perruches ; et dans les Problem Paintings (2011), des portraits sont obscurcis par des images d’œufs, de poivrons et de kiwis, ainsi que par des boulons tordus et des mégots de cigarettes.

En 2009, le travail de Fischer a fait l’objet d’une première présentation personnelle d’envergure au New Museum de New York, avec une série d’installations immersives et d’environnements dont des paysages urbains et des labyrinthes de miroirs. En 2011, pour la Biennale de Venise, et avec le soutien de Maja Hoffmann, il produit et expose pour la première fois l’une de ses œuvres les plus célèbres : un groupe de sculptures en cire composé de la reproduction de l’Enlèvement des Sabines du sculpteur maniériste Giambologna datant de la fin du XVIème siècle, d’une simple chaise de bureau et d’un portrait en pied masculin. Destinées à disparaître sous l’effet d’une lente combustion, ces monumentales bougies composent un memento mori saisissant. En 2013, pour son exposition « Yes » au Geffen Contemporary du MOCA de Los Angeles, l’artiste fait appel à 1.400 volontaires pour réaliser des sculptures en argile non-cuites qu’il expose dans une étonnante installation.

Katharina Fritsch

La sculpture de Katharina Fritsch part souvent d’une image archétypale, qu’elle subvertit par des changements d’échelle et de couleur. Madonnenfigur/Madonna (1987) s’inspire d’une statuette de la Vierge Marie que Fritsch a agrandie à sa propre taille et peinte d’un jaune vif. D’autres sculptures représentent des personnages grandeur nature de différents types et caractères, tous masculins, dont un chef, un géant et un marchand d’art. Toutefois, Fritsch est peut-être plus connue pour ses étranges sculptures d’animaux. Rattenkönig (le Roi des rats) (1991-1093) consiste en un cercle de deux douzaines de rats gigantesques, chacun mesurant près de trois mètres de haut, dont les queues sont attachées en un nœud massif au centre.

À propos des sculptures d’animaux de Fritsch, l’historien de l’art Jean-Pierre Criqui écrit : « La façon dont l’artiste les utilise, mais aussi les situations dans lesquelles elle les place, leur donnent des pouvoirs ambigus à la croisée de tendances multiples : les peurs ancestrales et les superstitions de l’humanité telles qu’elles s’expriment dans les contes et les légendes, les intensités du totémisme et de ses images, et la troublante interprétation freudienne des rêves. » Chaque œuvre est moulée à la main, puis coulée dans du plâtre, retravaillée, puis coulée à nouveau dans du polyester. La forme en polyester est finie à l’aide d’une peinture mate qui absorbe la lumière et dote la surface de la sculpture d’un caractère immatériel et dépaysant. « Mes sculptures ne se laissent jamais parfaitement saisir, comme une image encore à résoudre », explique Fritsch. « Elles vous restent en tête comme une énigme. C’est ainsi que je vois la vie, et c’est ainsi que je la dépeins. »

Fischli / Weiss

Pendant plus de trente ans, Peter Fischli et David Weiss ont collaboré à un ensemble d’œuvres qui combinent, réarrangent ou manipulent le banal pour en faire quelque chose de nouveau et d’inattendu. Réalisé à l’aide de divers médias, dont l’argile non-cuite, le polyuréthane sculpté et peint, la photographie et la vidéo, leur travail nie, de manière ludique, la distinction entre l’art et tout le reste. Le duo est peut-être plus connu pour son film Le Cours des choses (1987), tourné dans leur atelier, dans lequel une chaîne d’événements à la Rube Goldberg, mettant en scène des objets ménagers et des détritus, redonne à ces humbles matériaux leurs lettres de noblesse.

Dans leur première œuvre commune, Wurstserie (la Série des saucisses, 1979), Fischli et Weiss ont transformé une étagère de salle de bains en un défilé de saucisses habillées à la mode et un lit défait en un paysage alpin. Pour Objets en polyuréthane, commencée en 1982, ils utilisent le même matériau dont se servent les accessoiristes d’Hollywood pour réaliser des répliques méticuleusement peintes et sculptées d’objets ordinaires (rouleau de peinture, bouteille d’eau de Javel, M&M’s épars et boîte en carton). Quant à Monde visible (1986-2012),
c’est une vision quasi encyclopédique des paysages naturels et bâtis, du banal à l’extraordinaire, composée de milliers de photographies réalisées dans le monde entier par Fischli et Weiss au cours de vingt-cinq années de voyage.

L’œuvre de Peter Fischli (né en 1952) et David Weiss (1946-2012) a fait l’objet de rétrospectives de grande envergure dans de nombreux musées d’Europe et d’Amérique du Nord, dont les plus récentes ont eu lieu, en 2016, au musée Solomon R. Guggenheim de New York et au musée Jumex, à Mexico. Leur travail a été présenté à la documenta, à Skulptur Projekte Münster, et à six Biennales de Venise, lors desquelles ils ont représenté la Suisse, en 1995, et reçu un Lion d’or, en 2003, pour leur installation Questions (1981-2002). Peter Fischli vit et travaille à Zurich.

Mike Kelley

Mike Kelley est considéré comme l’un des artistes les plus éminents de notre époque. Originaire d’une banlieue de Détroit, Kelley a étudié à l’université du Michigan, avant de s’installer en Californie du Sud, en 1976, pour étudier au California Institute of the Arts, où il est diplômé en 1978. Kelley s’inspire de la culture savante et la pop culture, et il écume les marchés aux puces en quête des rebuts et des restes de l’Amérique. Exploitant les objets de la vie quotidienne, Kelley démantèle les conceptions occidentales de la culture et de l’art contemporains. Dès la fin des années 1970, il se fait connaître à travers ses performances et installations et, dans les années 1980, par une série de sculptures composées de matériaux artisanaux et d’animaux en peluche. Ses œuvres gagnent en portée et en taille, comme en témoignent Complexe éducatif (1995), la série Kandors (1999- 2011), la série Reconstruction projective d’activités extrascolaires (2000-2011) et l’œuvre d’art public Maison mobile (2006-2013), achevée à titre posthume.

Ces projets font appel à un éventail de médias et de formes. Elles mettent en lumière nombre de thèmes récurrents dans sa pratique : mémoire refoulée, sexualité, adolescence, classe sociale, Amérique. Tout au long de sa carrière, Kelley a également travaillé sur des projets de conservation, collaboré avec de nombreux artistes et musiciens et produit un formidable corpus d’écrits critiques et créatifs.

Isa Genzken

Isa Genzken est depuis longtemps considérée comme l’une des artistes contemporaines les plus éminentes et influentes d’Allemagne. Née à Bad Oldesloe, en Allemagne, Genzken a étudié à la célèbre académie des beaux-arts de Düsseldorf, qui comptait à l’époque, parmi ses professeurs, Joseph Beuys, Bernd et Hilla Becher, Benjamin H. D. Buchloh et Gerhard Richter. Depuis les années 1970, la pratique plurielle de Genzken inclut la sculpture, la photographie, l’installation d’objets de récupération, le cinéma, le dessin et la peinture. Son travail emprunte à l’esthétique minimaliste, à la culture punk et à l’assemblage, dans le but de décrire les situations auxquelles doit faire face l’expérience humaine dans la société contemporaine et au climat social en berne engendré par le capitalisme.

Genzken est surtout connue pour ses sculptures, dont les minimalistes Hyperbolos et Ellipsoïdes, à la fin des années 1970, et ses œuvres à connotation architecturale, comme les récentes Fenêtres en résine époxy ou ses Colonnes de gratte-ciel des années 1990. Si le travail de Genzken est d’une incroyable diversité, il n’en reste pas moins attaché à défier sans relâche la conscience de soi du spectateur en altérant physiquement ses perceptions, en rassemblant des corps dans des espaces, et en intégrant des éléments de supports mixtes à ses sculptures.

Inspiré par l’extrême sévérité de l’architecture moderniste et l’énergie chaotique de la ville, le travail de Genzken regarde toujours alentour, afin de traduire, en trois dimensions, la façon dont l’art, l’architecture, le design et les médias affectent l’expérience de la vie en ville et les dissenssions entre public et privé. Le travail de Genzken est intuitif et cohérent, non seulement parce qu’il met en scène, pour le public, des aspects de l’espace et de l’échelle, mais aussi parce qu’il ourdit de nouveaux dialogues et contacts avec les surfaces de la matière. Le contenu socio-politique de son œuvre est manifeste. En 2017, Genzken s’est vu décerner le prestigieux Goslarer Kaiserring (anneau impérial) de la ville de Goslar, en Allemagne.

Arthur Jafa

Arthur Jafa, né en 1960 à Tupelo, dans le Mississippi, est un artiste, réalisateur et directeur de la photographie. En l’espace de trois décennies, Jafa a conçu une œuvre constituée de films, d’objets fabriqués et d’événements qui font référence, pour mieux les mettre en question, aux articulations universelles et spécifiques de l’être noir. Une interrogation récurrente souligne les multiples facettes des travaux de Jafa : comment les médias visuels — de l’objet aux images statiques et en mouvement — sont-ils à même de traduire « le pouvoir, la beauté et l’aliénation » propres aux formes de musique noire dans la culture américaine ?

Les films de Jafa ont reçu de nombreux prix. Son œuvre a rejoint les collections internationales les plus prestigieuses, dont celle du Metropolitan Museum of Art, du Museum of Modern Art, de la Tate, du San Francisco Museum of Modern Art, du Studio Museum à Harlem, du High Museum à Atlanta, du Dallas Museum of Art, du Museum of Contemporary Art de Chicago, du Stedelijk, de la Fondation LUMA, du Pérez Art Museum Miami, du Los Angeles Museum of Contemporary Art, du Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, ainsi que du Smithsonian American Art Museum. L’œuvre de Jafa a fait l’objet d’expositions personnelles au Pérez Art Museum Miami, au Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive, à la Galerie Rudolfinum à Prague, au Moderna Museet à Stockholm et au musée d’art moderne Louisiana au Danemark. En 2019, il s’est vu décerner le Lion d’or en tant que meilleur artiste participant à la 58e Biennale de Venise, placée sous le thème « May You Live in Interesting Times ». La Fondation LUMA a montré l’un de ses plus célèbres films pour la première fois en France « Love is the message, the message is death » (2016) au Parc des Ateliers à Arles en 2018.

Paul McCarthy

Né en 1945, et élevé à Salt Lake City, dans l’Utah (États-Unis), Paul McCarthy est considéré comme l’un des artistes américains contemporains les plus influents et les plus novateurs. Il a d’abord établi une pratique artistique cherchant à repousser les limites de la peinture en utilisant des matériaux peu orthodoxes tels que les fluides corporels et la nourriture. Depuis, il a marqué la scène contemporaine par des œuvres viscérales, à l’humour souvent obsédant : performances, photographies, films et vidéos, sculptures, dessins et peintures. Dans les années 1990, il a étendu sa pratique à des installations en utilisant une gamme de matériaux tels que la fibre de verre, le silicone, les animatroniques et le vinyle gonflable. Jouant sur les illusions et les mythes, le fantastique et la réalité se heurtent dans une exploration délirante mais poignante du subconscient. La figure humaine est une constante dans son travail, fût-ce à travers les propres performances de l’artiste ou la panoplie de personnages qu’il crée pour mélanger la culture savante et la pop culture, et susciter l’analyse de nos croyances fondamentales. Ses personnages et objets malicieusement surdimensionnés critiquent les mondes dont ils sont issus : Hollywood, la politique, la philosophie, la science, l’art, la littérature et la télévision.

Le travail de McCarthy permet ainsi de localiser les traumatismes qui se cachent derrière le rêve américain et d’identifier leurs équivalents dans le canon de l’histoire de l’art. McCarthy a obtenu une licence en peinture du San Francisco Art Institute en 1969 et un master en multimédia, film et art de l’université de Californie du Sud en 1973. Pendant 18 ans, il a enseigné la performance, la vidéo, l’installation et l’histoire de l’art au Département des nouveaux genres de UCLA, où il a influencé des générations d’artistes de la côte ouest et exposé dans le monde entier. L’œuvre de McCarthy comprend des collaborations avec des amis artistes tels que Mike Kelley et Jason Rhoades, ainsi qu’avec son fils Damon McCarthy.

Michelangelo Pistoletto

Michelangelo Pistoletto (né en 1933, à Bielle, en Italie) est reconnu comme l’un des artistes contemporains les plus influents de sa génération et l’une des figures de proue de l’Arte Povera. Depuis les années 1960, son œuvre emprunte deux voies intimement liées : un ensemble de sculptures conceptuelles suivant les principes de l’Arte Povera et une série de tableaux-miroirs, comprenant des images figuratives, graphiques ou sculpturales appliquées à une surface en acier inoxydable poli. Reflet de son double intérêt pour le conceptualisme et la représentation figurative, ces œuvres ont contribué à la reconnaissance internationale pérenne de Pistoletto. Outre ces travaux, l’artiste a fondé la Cittadellarte de Bielle, laboratoire interdisciplinaire encourageant l’utilisation de l’art afin de promouvoir le changement social. Sa mission principale : Le Troisième Paradis, conçu, en 2003, comme la promesse d’un royaume futur au sein duquel nature et société coexisteront en harmonie.

La surface en miroir joue un rôle essentiel dans la pratique de Pistoletto. Le plan réfléchissant de ses peintures attire les spectateurs et son environnement dans les filets de l’œuvre, et altère ainsi l’idée selon laquelle l’image serait un moment figée. Ardent défenseur de la performance dans l’art, Pistoletto met l’accent sur l’interactivité, la spontanéité, la multiplicité des mondes imaginaires et une relation active entre l’œuvre et le spectateur. Le miroir fait accéder le spectateur à l’espace virtuel de l’œuvre, en créant un portail entre l’art et la vie.
Le « véritable protagoniste », écrivait-il, en 1966, à propos de ses tableaux-miroirs, « c’est la relation d’instantanéité qui se crée entre le spectateur, son propre reflet et la figure peinte, dans un mouvement permanent qui concentre le passé et la figure en soi au point de faire douter de leur existence même — c’est la dimension même du temps. »

Rirkrit Tiravanija

Depuis les années 1990, Rirkrit Tiravanija (né en 1961 à Buenos Aires, en Argentine) fait coïncider sa production artistique avec une éthique de l’engagement social, invitant souvent les spectateurs à habiter son travail afin de l’activer. L’artiste vit et travaille entre New York, Berlin et Chiang Mai en Thaïlande. Son travail a fait l’objet d’expositions personnelles à l’ICA de Londres (installation permanente), au Hirschhorn Museum and Sculpture Garden du Smithsonian à Washington (2019), à la galerie nationale de Singapour (2018), au Stedelijk Museum d’Amsterdam (2016), au Garage Museum of Contemporary Art de Moscou (2015), à la Kunsthalle de Bielefeld (2010), à la Kunsthalle Fridericianum de Kassel (2009), au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au musée Guggenheim à New York, à la galerie Serpentine à Londres (2005), ainsi qu’au musée Boijmans Van Beuningen à Rotterdam (2004).

L’œuvre de Tiravanija a été récompensée par de nombreux prix et bourses, dont l’Absolut Art Award (2010), le prix Hugo Boss décerné par le musée Guggenheim (2004), et le Lucelia Artist Award du Smithsonian American Art Museum (2003). Membre fondateur et conservateur de Utopia Station, un projet réunissant artistes, historiens de l’art et commissaires d’exposition, Tiravanija fait partie du programme d’arts visuels de l’école d’arts de l’université de Columbia, à New York. Il est également président de The Land Foundation — un projet éducatif et écologique situé à Chiang Mai — et impliqué dans un espace alternatif collectif appelé VER, à Bangkok.

Franz West

De la sculpture abstraite et interactive au mobilier et au collage, l’œuvre de Franz West possède un caractère à la fois léger et profondément philosophique. Appartenant à une génération d’artistes exposée à l’actionnisme viennois et à l’art de la performance des années 1960 et 1970, West a instinctivement rejeté l’idée d’une relation passive entre l’œuvre d’art et le spectateur. Opposé à l’intensité existentielle requise par ses prédécesseurs performatifs (comme l’actionnisme), il a élaboré des créations vigoureuses et imposantes, quoique sans limites et pleines d’entrain.

En 1973, il s’est mis à réaliser des sculptures compactes, portables et mixtes appelées Passstücke (Adaptives). Ces objets « inclinés de façon ergonomique » ne devenaient des œuvres d’art qu’une fois touchés, tenus, portés ou marqués par un tout autre engagement physique ou cognitif. Transposant les concepts engendrés par ces œuvres formatrices, il a manifesté un intérêt croissant pour la sculpture dans le cadre du dialogue permanent entre les spectateurs et les objets, tout en sondant les relations esthétiques internes entre sculpture et peinture. Manipulant des matériaux et des images de tous les jours afin d’étudier la relation entre art et expérience sociale, West a révolutionné l’interaction entre dissimulation et exposition, action et réaction, à l’intérieur comme à l’extérieur de la galerie.

Ses œuvres font partie des collections publiques d’institutions telles que le Centre Pompidou, la Tate à Londres, l’Albertina à Vienne, le musée d’Art contemporain de Los Angeles, le Walker Art Center à Minneapolis, le musée des beaux-arts de Philadelphie, le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden à Washington, et le Museum of Modern Art de New York. En 2011, il a reçu le Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière lors de 54" Biennale de Venise.

Christopher Wool

L’élément clef de l’œuvre de Christopher Wool (né en 1955) réside dans le processus pictural lui-même, qu’il explore depuis le début de sa carrière, en réduisant la forme et la couleur, en s’essayant à différentes techniques de peinture et, tout particulièrement, de reproduction : sérigraphie ou rouleaux à motifs, superposition et effacement, recouvrement de certains motifs avec de la peinture puis ajout de surcouches. L’éventail des techniques utilisées par Wool au fil du temps fait référence aux procédés et aux gestes qui ont marqué l’histoire de l’art contemporain. Son travail complexe incite le spectateur à réfléchir aux qualités physiques de la peinture et de la reproduction, et à prendre conscience des procédures à l’œuvre en peinture, ainsi qu’aux éléments essentiels au médium : forme, ligne et couleur.

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