Le parc paysager
Conçu par l’architecte de paysage Bas Smets, le parc paysager, vaste espace de 4 hectares, abrite 500 nouveaux arbres et un large étang.
Quelques informations et chiffres clés
- Superficie du parc : 41 800m²
- Superficie de l’étang : 2 500m²
- Plus de 500 nouveaux arbres plantés
- Période des travaux : 2017 - 2021
Contexte historique
Au XIXᵉ siècle, le site industriel du Parc des Ateliers est édifié. Toute la surface du site est recouverte par une dalle en béton.
Dès la fin du Ier siècle av. J.-C. se construit à Arles le long de la voie Aurélienne une nécropole romaine. Si elle n’accueille en premier lieu que des incinérations dans sa partie la plus ancienne, près des remparts, on constate au cours des siècles suivants une extension de la nécropole vers le sud-est, jusqu’à l’emplacement actuel de l’église Saint-Honorat, où fut inhumé au IIIᵉ siècle selon la tradition le martyr arlésien Genest. De très nombreux sarcophages en pierre, simples ou ouvragés, témoignent de l’histoire de ce cimetière païen puis chrétien resté en usage jusqu’au XVᵉ siècle.
Au milieu du XIXᵉ siècle est entamée à Arles la construction du site du Parc des Ateliers par la compagnie PLM à l’emplacement d’une partie de la nécropole antique des Alyscamps. Les travaux commencent en 1844 avec l’aplanissement à la dynamite de la parcelle à construire (de nombreux sarcophages en pierre son excavés, ensevelis ou détruits à cette occasion). Toute la surface du site est ensuite recouverte par une dalle en béton afin de faciliter l’implantation des bâtiments et la circulation des locomotives.
Projet de parc paysager
LUMA Arles a fait appel à l’architecte de paysage Bas Smets pour transformer le Parc des Ateliers en un vaste parc paysager public.
Une nouvelle topographie
L’ancien site industriel du Parc des Ateliers était constitué d’une vaste plateforme en béton dépourvue de toute végétation, résultant en des conditions climatiques désertiques. Le projet de Bas Smets était de le transformer en un parc luxuriant. Afin de ne pas endommager les nombreux vestiges archéologiques toujours présent dans le sous-sol, un sol fertile a été déposé sur le béton stérile, transformant l’horizontalité du site en une nouvelle topographie, comme s’il avait été sculpté par les vents hivernaux du mistral venu du nord-ouest. Au fil du temps, ces vents forts créent un paysage semblable à celui d’une dune. Cette asymétrie fournit de l’ombre pendant les mois d’été, tout en offrant une protection contre les vents violents des mois d’hiver.
Paysage hybride et compressé, comme une balade dans la région
Bas Smets a tiré son inspiration des paysages uniques qui entourent Arles - la Camargue, la Crau et les Alpilles -, et a utilisé leurs différentes logiques et stratégies pour ramener la végétation sur le site. Des arbres, des arbustes, des herbes et des couvre-sols ont été introduits à cette nouvelle topographie, créant un nouveau paysage sur le site. Plus de cinq cents nouveaux arbres de différentes tailles et espèces ont ainsi été plantés au Parc des Ateliers. Il s’agit d’espèces issues de la région méditerranéenne, notamment des arbousiers (Arbutus unedo), des chênes verts (Quercus ilex), des érables de Montpellier (Acer monspessulanum) et des pins parasols (Pinus pinea).
L’étang, un outil climatique pour le parc
La croissance de la végétation est rendue possible par un système de circulation d’eau durable qui puise sa source dans le Canal de Craponne, construit entre la Durance et le Rhône au XVIᵉ siècle pour favoriser l’agriculture, et situé à proximité du parc. Le large étang sert à la fois de réservoir d’eau pour l’irrigation et de dispositif de refroidissement pendant les chaudes journées d’été. L’étang, ainsi que la nouvelle topographie et sa végétation, produisent un microclimat, transformant efficacement le désert de béton en un parc public foisonnant.
Bas Smets
Les projets de Bas Smets se développent à toutes les échelles du paysage : des stratégies territoriales aux paysages d’infrastructure, des grands parcs aux jardins privés, des centres-villes aux décors de cinéma.
Chacun de ses projets s’inscrit dans une recherche sur l’essence même du paysage, l’ambition étant d’inventer des « Paysages Augmentés » à travers l’utilisation des logiques de la nature. Ces paysages augmentés produisent un nouveau climat tout en créant de nouvelles atmosphères.
Le parc paysager conçu par Bas Smets a été nominé dans la catégorie "Espaces publics et paysagers" pour l’édition 2021 de l’Equerre d’argent, un prix d’architecture.